Crédit : École de cirque de Verdun
Par Mélanie Jannard
Depuis sa fondation il y a plus de trente ans, l’École de cirque de Verdun poursuit sa mission de rendre les arts circassiens accessibles à tous les publics. Dans le cadre du Lab culturel, Johanne Pelletier, directrice des programmes de formation et porteuse du projet, aura eu l’occasion de retravailler sur un des projets de l’organisme pour le voir devenir Le cirque nous visite! Cette série de capsules d’initiation transporte les arts du cirque vers les organismes communautaires qui soutiennent les familles de l’arrondissement.
Le projet proposé au Lab s’inscrit dans la continuité d’un programme de cirque social développé il y a deux ans avec Toujours ensemble, organisme offrant du soutien aux verdunois de 6 à 17 ans, à qui il proposait de s’intégrer aux cohortes de jeunes de l’École de cirque. « Ce n’étaient pas nécessairement les jeunes des écoles les plus proches qui en profitaient. Le projet, c’était donc de créer un pont avec les écoles et les organismes du secteur, que ça leur permette justement de comprendre que ça peut leur être accessible et leur apporter quelque chose », raconte Johanne Pelletier, directrice des programmes de formation. Le recrutement de jeunes volontaires n’ayant pas toujours été facile et la pandémie ayant contrarié de nombreuses occasions de rencontre, l’équipe s’est questionnée sur le prolongement du projet et le Lab aura ainsi vu naître une nouvelle mouture, numérique cette fois, de cette même démarche d’apprivoisement.
Un cirque qui déménage
C’est avec une volonté renouvelée de créer d’autres passerelles et d’amener plus de jeunes vers la piste de cirque que celle-ci « déménage » là où les enfants se trouvent. Les diffusions en direct posant certaines problématiques de synchronisation, c’est par le biais de vidéos pré-enregistrées que le projet a pu s’épanouir.
Le prototype d’une vingtaine de minutes produit dans le cadre du Lab s’offre comme une première incursion entre les murs de l’École de cirque. La vidéo commence avec une séquence où Klishnigg, un contorsionniste, nous accueille avec des mouvements chorégraphiés simples et fluides, séquence suivie d’une mise en contexte historique illustrée à l’écran, puis d’une initiation à la jonglerie avec foulards en compagnie de David, artiste et animateur. Donnant une grande souplesse aux intervenants souhaitant faire découvrir l’art circassien à leurs groupes, Le cirque nous visite! respecte aussi les réserves de certains jeunes, pour qui il n’est pas nécessairement facile d’aller dans un endroit inconnu faire l’essai d’une nouvelle discipline avec la crainte de ne pas en être capable.
La vidéo permet donc aux petits comme aux grands de vivre une première rencontre en toute simplicité, dans des lieux où ils sont à l’aise et conséquemment plus ouverts à accueillir la nouveauté sans vivre de stress de performance. Une fois passée l’étape de cette première séance, d’autres capsules pourront être visionnées. Les plus à l’aise pourront participer à un projet sur la piste de cirque de L’École.
La passion de la formation et de l’inclusion
L’École de cirque de Verdun compte dans ses rangs des formateurs dont la passion sera le ciment des capsules vidéo qu’elle produit. Si Klishnnigg ne parle pas, sa posture d’ouverture n’en est pas moins éloquente, et le langage de son geste peut être compris par tous. Nullement intimidant malgré la complexité de ses prouesses physiques, ce médiateur cordial et bienveillant est à l’image des arts du cirque et de la diversité des disciplines et personnages qu’on y retrouve.
Faisant écho à ce qui fait la richesse de nos communautés, le cirque s’impose comme un médium idéal pour favoriser l’inclusion et la cohésion entre les groupes sociaux.
Non axé sur la performance et la réussite, l’art circassien est bénéfique pour l’estime de soi des participants et mérite d’être démocratisé, sans frontières.
La version numérique du projet d’intégration créée dans le cadre du Lab permettra peut-être de voir l’initiative de l’École de cirque s’exporter hors des frontières de Verdun. Il reste que son objectif premier est de tendre la main vers les groupes environnants, comme le rappelle Johanne Pelletier. « C’est sûr que des capsules comme ça pourraient rejoindre un public plus large, mais pour nous l’objectif principal était d’être plus en lien avec notre communauté… », conclut-elle.
Soutenu par le Lab culturel
Le Lab culturel a été initié par Culture pour tous dans le cadre d’une mesure du Plan culturel numérique du Québec du ministère de la Culture et des Communications.
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