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Les jeunes vont sauver le lac Osisko! Publié le : 22 avril 2021

Par Mélanie Jannard


Le lac Osisko est situé en plein cœur de Rouyn-Noranda. La population qui s’anime autour de ses rives éprouve toutefois un sentiment mitigé à son égard, puisqu’il est pollué. Dans le but de revaloriser cette richesse naturelle et historique hors du commun, l’organisme abitibien Collectif Territoire a inscrit son Projet lac Osisko au Lab culturel.

Les légendes urbaines ne sont pas toujours élogieuses lorsqu’elles concernent un lac dans lequel la baignade est interdite ou, du moins, fortement déconseillée. «Il y a vraiment l’idée que si tu [y] entres, il va te pousser un troisième bras dans le front – ce qui est faux!», s’amuse Geneviève Aubry, directrice de Collectif Territoire. Au-delà des rumeurs, plusieurs faits historiques importants sont liés au lac. Des travaux de recherche ont notamment prouvé que la couche de sédiments polluée est minime, et qu’il est tout à fait possible de décontaminer le lac. D’ici là, comment changer le rapport qu’ont les citoyens envers «leur» étendue d’eau, pourtant si près de l’identité de Rouyn-Noranda? En partenariat avec la Corporation de La maison Dumulon, Collectif Territoire s’est tourné vers la cocréation citoyenne, plus précisément en faisant équipe avec les enfants de sixième année de l’école Notre-Dame-de-Protection. Le projet s’amorçait avec un partage de connaissances sur la réalité augmentée avec les élèves, de même qu’un petit cours d’histoire 101 du lac Osisko. Des ateliers leur ont ensuite été offerts par une artiste de la région pour laisser place à leur imaginaire et mettre en lumière leur créativité débordante.

La réalité augmentée ou la culture du bricolage
Depuis les dernières années, la réalité augmentée est surtout associée à des réalisations numériques. Mais c’est à son sens d’origine que s’est collé le Projet lac Osisko: la superposition de plusieurs idées et de calques, tout simplement. «On ne voulait pas forcément que les enfants fassent un projet numérique», explique Geneviève Aubry, qui croit qu’il faut valoriser davantage la créativité et la culture du bricolage chez les jeunes. La directrice de Collectif Territoire craignait notamment qu’en faisant un projet numérique, ce qui demande des compétences très pointues, la contribution des enfants soit mise de côté. En les invitant à bricoler – avec leurs habiletés déjà acquises – des prototypes d’œuvres d’art urbain, il a été possible de rendre le tout ludique et extrêmement gratifiant. Les élèves ont fabriqué des boîtes à images avec des mécanismes et des manivelles permettant de faire apparaître, disparaître ou même bouger les couches de réalité augmentée sur le lac. Certaines créations abordaient le passé du lac, mais aussi son présent et son futur. En trois séances, il aurait été farfelu de demander aux jeunes de réaliser des bricolages à l’épreuve des intempéries. L’artiste multidisciplinaire rouynoise Mélanie Nadeau reproduira donc des œuvres inspirées de leurs créations et les exposera à la vue des passants sur des lampadaires aux abords du lac. En travail d’équipe avec une professionnelle, les jeunes devenaient donc les idéateurs et idéatrices d’une installation extérieure dédiée à la mise en valeur du patrimoine culturel du lac Osisko.

La vérité sort de la bouche des enfants
«Il faut arrêter de penser qu’une idée doit être absolument parfaite et complète avant de commencer à la bricoler. Les enfants sont un super bon public pour ça», estime Geneviève Aubry lorsqu’il est question de l’importance capitale d’inclure la population dans un tel projet de valorisation du patrimoine et de l’intérêt particulier d’aller vers la jeunesse. Les enfants représentent l’avenir, vont droit au but et, surtout, ne se limitent pas dans le partage de leurs idées. Aucun cadre ne leur avait été imposé, et les résultats ont été étonnants! Par exemple, les responsables du projet se sont dites agréablement surprises de constater que c’est surtout l’écologie qui se trouve cœur de leurs créations, bien que les connaissances qui ont été partagées avec eux en début de projet concernaient davantage le patrimoine historique. Édith Fluet, qui a offert les ateliers d’histoire, a d’ailleurs eu un retour très positif des enseignantes: les élèves avaient décidément vécu un moment fort lors des activités et ressenti une grande fierté en voyant leurs idées considérées dans l’élaboration d’un projet important pour le patrimoine.

Selon les ouï-dire les plus anciens, des lingots d’or seraient enfouis au fond du lac Osisko. Mythe ou réalité? Chose certaine, Collectif Territoire et son équipe de jeunes artistes en herbe détiennent aujourd’hui toutes les compétences, l’ambition et la créativité nécessaires pour parvenir, enfin, à refaire briller à sa juste valeur le joyau de Rouyn-Noranda.

En savoir plus:
Vidéo de présentation


Soutien du Lab culturel

Aide financière de 15 000$: cet accompagnement permet à l’équipe de Collectif Territoire de réaliser des ateliers, avec des élèves, de prototypage de boîtes à images reprenant le procédé de la réalité augmentée et de créer une installation autour du lac Osisko reprenant plusieurs des prototypes développés.

Le Lab culturel a été initié par Culture pour tous dans le cadre d’une mesure du Plan culturel numérique du Québec du ministère de la Culture et des Communications.

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