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Valoriser et protéger l’histoire et le patrimoine québécois | Entretien avec MariFrance Charette de la Fédération Histoire Québec Publié le : 20 septembre 2021

Crédit : École Baril | Collection AHMHM

Au Québec, près de 300 sociétés d’histoire et de généalogie œuvrent pour le développement et la diffusion des connaissances patrimoniales et historiques. Fondée en 1965, la Fédération Histoire Québec regroupe et représente ces sociétés dont les activités diversifiées reposent sur la participation et l’implication de 55 000 citoyennes et citoyens, passionnées et passionnés d’histoire locale, régionale et nationale. Véritables protectrices de la mémoire collective québécoise ces sociétés participent au développement d’un accès plus démocratique à l’histoire et au patrimoine. Nous nous sommes ainsi entretenus avec la directrice générale de la Fédération Histoire Québec, MariFrance Charette, pour en connaître un peu plus sur leurs mandats et leurs actions.


Quelle est la mission de la Fédération Histoire Québec et des sociétés d’histoire et quelles sont leurs actions concrètes ?

Le mandat de la Fédération est très vaste. D’abord, elle regroupe et représente les sociétés d’histoire et de généalogie, ainsi que les organismes affinitaires auprès des diverses instances politiques et sociales. Elle favorise et assure ainsi une plus grande collaboration et une meilleure communication entre les sociétés. La Fédérations offre aux sociétés et à leurs membres une gamme de services pouvant répondre à leurs besoins quotidiens et plus ponctuels. Plus globalement, nous soutenons le développement de la recherche en histoire locale, régionale et nationale ainsi que la publication de ses résultats et appuyons des initiatives de vulgarisation et de valorisation de l’histoire locale, régionale et nationale, de même que les multiples éléments du patrimoine culturel du Québec, afin d’en faciliter l’accessibilité à un large public. Les sociétés d’histoire sont les spécialistes de l’histoire locale et régionale et la Fédération œuvre pour la mise en valeur de cette expertise et de ce corpus documentaire uniques. Elle agit ainsi en tant que réseau d’échanges, maison d’édition,  porte-parole et représentant officiel auprès des instances politiques de tous les niveaux.

 

Pouvez-vous nous dire comment et dans quel contexte la Fédération et les sociétés d’histoire sont apparues au Québec ?

Dès le milieu du 19e siècle, des sociétés d’histoire ont vu le jour au Québec. Nous pouvons penser à la Literary and Historical Society of Quebec fondée en 1824 et à la Société historique de Montréal, fondée pour sa part en 1858 par le maire de Montréal, Jacques Viger. De tout temps, les sociétés historiques ont développé une expertise de collection et de préservation de documents, de mise en valeur de notre histoire et de participation à des commémorations. Elles font partie d’un courant, amorcé par les sociétés savantes pour la sauvegarde de notre histoire et de notre identité.

 

Quelles sont les valeurs communes aux sociétés d’histoire à travers le Québec ? Comment la fédération permet-elle de favoriser la collaboration entre ces dernières ?

Les sociétés d’histoire documentent l’identité québécoise et sont des alliées essentielles dans les commémorations civiles de toutes sortes. Elles maintiennent des banques de données et des archives uniques et essentielles à la compréhension de notre histoire. La Fédération, lors de ses événements, tient des tables régionales, des forums d’échanges entre les sociétés et des sessions de formation ont lieu toute l’année. Elle publie dans le magazine Histoire Québec des textes provenant des sociétés membres.

 

Pouvez-vous nous raconter un moment marquant de l’histoire de la Fédération ?

En 2015, la Fédération a fêté son cinquantième anniversaire de fondation. Ce fut le moment de constater le chemin parcouru et de projeter pour 50 autres années, la mission de la Fédération. Nous avons également souligné la longévité de certaines de nos sociétés membres. Un numéro spécial du magazine Histoire Québec a porté sur l’histoire de la Fédération. Les célébrations ont regroupé la majorité des sociétés membres dans le cadre enchanteur de la Ville de Rivière-du-Loup.

 

Quel type d’activités proposez-vous aux citoyens et citoyennes ? 

Chaque année nous organisons notre congrès national en région, sur une thématique choisie par la société hôtesse du congrès. Un colloque d’automne est aussi prévu avec la contribution de partenaires locaux, universitaires ou autres. Ces activités sont proposées au grand public, à nos sociétés membres et à leurs propres membres ainsi qu’à tous les amateurs d’histoire, de généalogie, aux chercheurs et bien sûr aux historiens professionnels ou amateurs. Toutes nos sociétés ont des programmations variées qui proposent des activités de visites guidées, de conférences, de parcours patrimoniaux. Plusieurs des activités sont également adaptées à une clientèle plus jeune. Elles en font la promotion dans leur site web respectif.

 

De quelle façon intégrez-vous les citoyens et citoyennes dans les actions des sociétés d’histoire ?

Les sociétés d’histoire sont des OBNL dont l’action repose essentiellement sur l’implication de bénévoles. C’est un défi quotidien de recruter, d’encadrer les bénévoles et de leur offrir un loisir qui les épanouira et qui contribuera à la mission de l’organisme. Une attention toute particulière est accordée aux jeunes étudiants de tous niveaux qui s’intéressent à l’histoire. Près de 100 bénévoles s’impliquent à la Fédération dans différents comités et lors des événements, tandis que les sociétés d’histoire regroupent à elle seules près de 55 000 pratiquants, qui sont tous susceptibles, à un moment ou à un autre, de s’impliquer bénévolement au sein de leur organisme ou de participer à une de leurs activités.

 

Quels sont les grands champs de recherche des sociétés d’histoire en ce moment ?

Le patrimoine bâti nous mobilise particulièrement à la suite de l’adoption récente de la Loi 69 révisant la Loi sur le patrimoine culturel. Le monde des archives est également sous haute surveillance étant donné des enjeux majeurs rencontrés par les services d’archives privés agréés, majoritairement gérés par des sociétés d’histoire. La révision de la Loi sur les archives apportera peut-être des pistes de solution.

 

Comment, à votre avis, un accès plus démocratique à l’histoire et au patrimoine peut-il participer au développement de notre société ?

On le voit en ce moment, l’histoire est politique. Elle occupe des espaces bleus alors que nos musées québécois peinent à conserver leurs collections et à boucler leur budget de fonctionnement. Une plus grande démocratisation et prise en charge par les citoyens rendront l’histoire plus rassembleuse, porteuse de développement social, économique et culturel et favoriseront l’affirmation de notre identité.

 

Selon vous, quels sont les moyens à privilégier pour conserver et mettre en valeur le patrimoine québécois ?

Soutenir et s’impliquer dans les sociétés d’histoire locale. Non seulement vous créez des liens avec des gens de votre quartier ou de votre ville qui ont les mêmes intérêts que vous, mais vous soutenez également un organisme bénévole de votre milieu.

 

Comment peut-on s’informer sur les activités des sociétés d’histoire à travers le Québec et y participer ?

Tout d’abord, sur le site de la Fédération, vous retrouverez les coordonnées de toutes nos sociétés membres ainsi qu’un lien vers leur site internet. Vous y trouverez également une collection des bulletins et des livres publiés par nos sociétés. Une boutique en ligne permet de se procurer les volumes. La Fédération publie à chaque semaine un agenda électronique des activités des sociétés, le Fil d’histoire. On peut s’y abonner gratuitement.

 

Chaque année de nombreuses activités sont organisées par les sociétés d’histoire des quatre coins du Québec dans le cadre des Journées de la culture ! Qu’il s’agisse de visites guidées ou d’ateliers d’initiation, vous pourrez vous imprégner de la passion de leurs membres et en apprendre plus sur l’histoire et le patrimoine québécois. Qui sait, vous voudrez peut-être vous impliquer à votre tour auprès d’elles !

Découvrez chaque semaine les activités des sociétés d’histoire en consultant le Fil d’histoire.


 

Cet article a été réalisé en collaboration avec le Réseau de unités régionales loisir et sport du Québec.

 

#Jdelaculture #Loisirculturel

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