
Quand on parle de saine alimentation, d’activité physique ou de sommeil, il est évident que l’on parle de santé. Mais qu’en est-il du loisir culturel ? Trop souvent relégué au rang de simple « bonus » dans les politiques publiques, il est pourtant fondamental à l’épanouissement humain et à la santé de nos communautés. Il est temps de lui accorder la place qu’il mérite : celle d’un essentiel.
Dans Si j’étais ministre de la Culture, Carole Fréchette imagine une société où la culture serait un droit aussi vital que l’eau potable. Elle propose une vision audacieuse dans laquelle le loisir culturel serait non seulement accessible à toutes et à tous, mais reconnu comme un besoin de première nécessité. Et elle a raison. La culture ne se résume pas à une activité de luxe : elle nourrit l’esprit, soigne l’âme, rassemble les gens.
Un moteur de bien-être et de santé mentale
Participer à des activités culturelles – que ce soit créer de l’art, assister à une pièce de théâtre, chanter dans une chorale, lire un roman ou suivre un cours de danse –, c’est s’offrir une parenthèse de beauté, de détente, de réflexion et d’émotion. De nombreuses études démontrent les effets bénéfiques concrets de ces moments sur la santé mentale : réduction du stress, amélioration de l’humeur, diminution des symptômes d’anxiété. Véritable antidote au vide et à l’isolement, le loisir culturel agit comme un puissant vecteur d’équilibre émotionnel.
Plusieurs recherches de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaissent d’ailleurs l’apport important des activités culturelles à la santé physique et mentale. En 2019, l’OMS a publié une revue exhaustive de plus de 900 publications scientifiques mettant en lumière les bienfaits des arts et de la culture sur la prévention, la promotion et même le traitement de nombreux enjeux de santé.
Un vecteur de cohésion et d’inclusion
Le loisir culturel est aussi un outil puissant de cohésion sociale. En rassemblant des individus d’âges, de cultures et d’horizons différents autour d’expériences partagées, il crée des ponts, brise les préjugés et favorise le dialogue. Il donne une voix à celles et ceux qu’on entend peu, permet l’expression des identités, renforce le sentiment d’appartenance et contribue à bâtir une communauté plus inclusive, plus tolérante, plus vivante.
Un levier de développement personnel et collectif
Fréquenter ou pratiquer les arts et la culture stimule la curiosité, éveille la créativité et développe la pensée critique. Ce sont là des compétences essentielles, non seulement pour l’épanouissement individuel, mais aussi pour l’innovation sociale et économique. L’industrie culturelle génère des emplois, soutient les talents, anime les quartiers — tout en formant des citoyennes et des citoyens plus ouverts, plus sensibles, plus conscients.
Pour une politique culturelle de santé publique
Le loisir culturel doit être pleinement intégré dans les politiques de santé publique, au même titre que l’activité physique ou une alimentation équilibrée. Il doit être accessible, soutenu, encouragé. Ce que Carole Fréchette défend avec passion, c’est une culture vivante, proche des gens, enracinée dans la vie quotidienne. Une culture qui fait partie des solutions, et non des extras.
Il est donc urgent de repenser nos priorités. Intégrer le loisir culturel à la table des essentiels, c’est reconnaître qu’un esprit nourri, un cœur touché, une communauté connectée sont tout aussi cruciaux que des muscles toniques ou une assiette bien remplie.
PARTOUT LA CULTURE !
Diane Fontaine
Loisir sport Outaouais
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